samedi 27 décembre 2014

Automne 1916


Ils sont morts par dizaines de milliers, par centaines de milliers, le compte final approximatif est de 1.400.000 morts pour la France, sur des champs de batailles.
Ils sont Français, Anglais, Africains, Australiens, Canadiens, Terre-neuviens, Ecossais face aux soldats allemands.
Ils sont âgés de 16 à 37 ans.
Le champ de bataille est immense avec des monticules, des creux, des tranchées, des haies de barbelés, de la boue, beaucoup de boue. Il est parfaitement organisé, les soldats sont face à face et peu de distance les sépare.

Avec les brumes du matin il est difficile de distinguer les lignes ennemies.
C’est l’automne, la pluie, le froid, le manque de sommeil engourdissent les soldats.
Puis les obus, les bombes, les gaz les paralysent, les tuent.
Le bruit est insupportable, effroyable, terrifiant.
Ce sont des hommes, ils souffrent, ils pleurent, ils appellent au secours en silence, leur mère, leur femme, leur famille.
La vie quotidienne de ces soldats est rude, pas d’eau courante, pas de sanitaires, les rats sont leurs compagnons de tranchées.
Les odeurs sont immondes.

Les blessés sont évacués vers des hôpitaux de fortune, des morts seront rendus à leur famille et les autres non retrouvés restent enfouis dans ces champs de bataille.
Si leur plaque d’immatriculation de soldat est retrouvée, on peut confirmer la mort, pour les autres, ils sont manquants dans les cimetières, mais leur noms figurent sur des stèles comme «disparus».

Ce paysage panoramique gris-noir, lugubre, nous glace le dos.
Pourquoi tant de morts ?
Pour qui ?
A qui a profité cette guerre ?

Automne, les bombes, les cris, les douleurs, les éclairs, le feu, les gaz, les hommes - insupportable pour les jeunes en képi en première ligne. Les morts de toutes nationalités, par obus - et avec cette pluie quotidienne, les rats, les souffrances, les tués universels, dans les voies réservées au wagons ils n’étaient pas xénophobes - ils ferment les yeux dans cette zone.
Hélène
29 novembre - 20 décembre 2014


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