dimanche 31 mai 2015

Ecrire

Tu me demandes pourquoi j’écris ? Ça n’a pas de sens. Je ne choisis pas d'écrire. Il n’y a pas de choix. Quand je veux écrire, quand je m’installe bien confortablement devant mon ordinateur, les mots se défilent. Ils me posent un lapin. Et pourtant, ce sont les mêmes qui viennent à ma rencontre quand je ne m’y attends pas, quand je ne les invite pas : ils s’incrustent dans mon lit le soir, ils se posent à côté de moi lors de diners ennuyeux. Ils ne me demandent pas l’autorisation, vois-tu…Ils s’imposent, ils squattent ma tête et c’est un sacré foutoir alors. Pas le choix : il faut les déloger, les sortir au plus vite, à coups de pied si nécessaire !
Ecrire, c’est toujours me faire un peu violence. C’est sortir de moi des choses que je ne connaissais pas. C’est exposer à la lumière ce qui guettait dans l’ombre. C’est défier des parts de moi qui m’effraient. C’est oser aller chercher ces mots et les affronter.
Mais écrire, ce n’est pas un combat. Ecrire c’est une domestication des maux et des mots. C’est apprendre à se connaitre, à se reconnaitre. Une fois que les mots se glissent de mon crane jusqu’aux bouts de ses doigts, c’est presque un jeu et le plaisir prend place. C’est une perte de contrôle assumée, désirée. C’est toucher les infinis impossibles de l’imaginaire. C’est ouvrir les fenêtres de mon cerveau poussiéreux.
Tu vois, écrire, même si ça peut paraitre grandiloquent, pour moi, c’est se mettre à vivre. C’est arrêter de se fuir.
Carole Guéville
  

Ecrire ? Waouh ! Qu’est-ce que cela évoque pour vous ?
Un séisme. Une nouvelle naissance chaque fois que je démarre un texte. Un plaisir. De la peur. Un vertige mêlé à l’incontrôlable désir de me jeter d’un avion, tout en ignorant si mon parachute est bien arrimé à mes épaules.

Ecrire c’est aussi,  se donner l’indélicatesse de se prendre pour un créateur. Un créateur de monde. Un créateur d’images, de personnages. Mettre à jour  ces parties de moi que je n’ose montrer. Délivrer ces parcelles de mon cœur qui portent les cicatrices de ce qui a fait ma vie. Inventer celui que je ne serai jamais et refouler ce que j’ai parfois été.

Si je vous dis que quelques fois je me sens immortel lorsque je pose des mots sur le papier… Si je vous dis que j’ai l’impression de graver mon empreinte sur des feuilles blanches dont il restera, quoiqu’il arrive, un exemplaire…

Lorsque j’écris, je suis entre deux mondes. Celui où je vis et celui où j’aimerais être.

Mais il m’arrive aussi de décrire des mondes terrifiants. Une façon peut-être de me rassurer. De me dire que finalement là où je suis, là où je vis bah… quelque part, ce n’est pas si mal. Ce n’est pas si mal parce que c’est le monde dans lequel j’ai liberté de vous dire tout ça. D’écrire ce que je veux. Ou à peu prêt tout.

Si je devais donner une définition courte pour dire ce que pour moi écrire signifie.  Je vous  dirais - Amoureux des lettres - Epris de mot ; et surtout : Merci à cette plume magicienne qui me donne le droit d’exister autrement.
Pascal K.

Tous les maux que l'on ne sait exprimer
ces petites choses que je ne veux pas imaginer
toutes ces transformations écrites
ces lettres qui sont comme des pics

Seul le bruit du crayon sur cette page
laisse libre-court à toutes ces images
chasse pour un instant si court
ce que j'enferme dans cette tour

Un crayon, une feuille et une gomme
comme le sol attire la pomme
et l'idée qui germe, on ne sait où ?

Gris, noir ou rouge
le crayon qui bouge
des mots écrits, c'est tout ! 
 Cathy J.

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