jeudi 23 juin 2016

Impression de Lupango

Lupango, Depardon 1994
Me voilà à Lubango en Angola, marchant tranquillement afin de capter ces scènes de rue qui révèlent une atmosphère locale.
Face à moi, une petite fille me frappe. Elle parait désemparée. Bouche-bée, elle regarde la poupée nue qu’elle tient par la seule jambe qui lui reste. Elle voit avec désarroi son jouet détérioré. Une autre fille plus grande la regarde. Que s’est-il passé ? Une dispute, une malveillance ? La jeune enfant a-t-elle cherché à défendre sa seule poupée, plus qu’un objet pour elle ? Portant une robe écossaise où est posé de travers un T-shirt tâché, elle reflète une certaine pauvreté.

Et pourtant l’ambiance parait sereine autour. Des personnes de dos marchent calmement dans la rue où immeubles plus ou moins entretenus côtoient une maison à bow-window reflétant une certaine aisance. Des murets blanchis à la chaux en mauvais état bordent un jardin public où un homme est assis. Fait-il la sieste dans cette chaleur pesante ? En tout cas, il ne montre aucune réaction à proximité de la scène dont  je viens de parler.

Si le ciel est moutonneux, des ombres rappellent que le soleil est bien là, caché mais puissant. Comme ce camion bâché au loin rappelle que la guerre civile n’est pas loin.

Je réalise que j’observe un pays où la récente mais faible modernité voisine avec le dénuement d’une grosse partie des habitants.

Catherine

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